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Vos conseils pour passer à l'étape supérieure
Thread poster: Philoscribere
Catherine De Crignis
Catherine De Crignis  Identity Verified
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Le marketing, il faut pourtant passer par là Jul 26, 2016

Bonjour Julie,

Mon parcours est totalement différent du tien, mais je ne peux que souscrire à ce que les consœurs ont dit.
J'ajouterais que le marketing fait partie intégrante de l'exercice en indépendant : j'ai par exemple fait appel à une avocate récemment pour une affaire privée, et j'ai choisi de rencontrer en premier une femme dont le site internet me plaisait (puis le contact personnel a bien fonctionné).
"Marketing" ne veut pas dire décrocher le tél.
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Bonjour Julie,

Mon parcours est totalement différent du tien, mais je ne peux que souscrire à ce que les consœurs ont dit.
J'ajouterais que le marketing fait partie intégrante de l'exercice en indépendant : j'ai par exemple fait appel à une avocate récemment pour une affaire privée, et j'ai choisi de rencontrer en premier une femme dont le site internet me plaisait (puis le contact personnel a bien fonctionné).
"Marketing" ne veut pas dire décrocher le tél. à l'aveugle pour tenter de vendre ses traductions, mais simplement commencer par ex. par prendre le temps de peaufiner chaque aspect visible de sa pratique (comme l'a dit Sheila) : CV etc. et ne cibler que les agences triées sur le volet. Perso je te conseillerais de tenter de décrocher quelques contrats en direct, mais si tu détestes le mktg, ça va nécessiter un peu d'adaptation de ta part.

Perso je n'ai jamais bossé à 0,07 euro (seulement un peu à 0,08 les premiers mois, mais je n'ai pas eu besoin de le faire longtemps, ce fut un soulagement car le client était désagréable - Sophie a raison, l'un ne va pas sans l'autre). J'ai même pu lâcher un agence US qui payait bien mais tentait d'imposer des délais toujours serrés).

Les six premiers mois furent durs, avec 0 euro de CA, je n'étais plus loin de passer dans le rouge.
À partir du 7e mois, du jour au lendemain j'ai eu du boulot à temps complet, et assez pour vivre. Toutes les noix de coco sont tombées en même temps !

Chaque parcours est différent, mais je ne peux que t'encourager à refuser les projets trop peu rentables (à calculer soigneusement au temps passé), parfois ce n'est pas facile, mais il le faut. On ne fait pas ce métier pour être pauvres.

Bon courage,
Catherine
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SDL_Guillaume
SDL_Guillaume
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Marketing en tant que traducteur indépendant Jul 26, 2016

Bonjour à Philoscribere et à tous,

Vous serez peut-être intéressés par ces webinaires qui portent justement sur le développement de votre entreprise de traducteur indépendant, comment se démarquer dans un environnement compétitif et notamment l'utilisation du marketing:
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Bonjour à Philoscribere et à tous,

Vous serez peut-être intéressés par ces webinaires qui portent justement sur le développement de votre entreprise de traducteur indépendant, comment se démarquer dans un environnement compétitif et notamment l'utilisation du marketing:

http://www.translationzone.com/video/easy-to-implement-digital-marketing-strategies-for-freelance-translators/100544/

http://www.translationzone.com/video/ten-habits-of-highly-successful-translators/100548/

http://www.translationzone.com/video/how-to-create-an-attentiongetting-resume-for-translation-agencies/100549/

Cordialement,

Guillaume

[Edited at 2016-07-26 15:49 GMT]
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Christel Zipfel
Christel Zipfel  Identity Verified
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Jul 26, 2016



[Bearbeitet am 2016-07-26 21:24 GMT]


 
Christel Zipfel
Christel Zipfel  Identity Verified
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Oui, les trolls ont la coutume... Jul 26, 2016

...de disparaître aussitôt qu'ils ont lancé leur provocation.

Sophie Dzhygir wrote:

Je ne réponds pas à Thérèse, qu'on ne reverra sans doute plus jamais et qui est même probablement un troll.



D'ailleurs, 7.000 mots *par jour*, chaque jour, ce serait vraiment un suicide.

Mais si jamais la personne en question, dans ce cas Thérèse, était en bonne foi: pourqoi n'enseigne-t-on pas à l'université aux étudiants ceux qui sont les prix qu'ils pourront et devront prétendre et les conditions faisables (humaines) pour travailler? Vous pourrez raisonablement traduire autant de mots, lignes ou ce que vous voulez par jour.
Après, ce serait un simple exercice de maths...
Chaque fois que je lis des choses pareilles, je reste abasourdie de l'ignorance des personnes qui travaillent à leur compte et pensent qu'il soit normal qu'ils gagnent en tant que traducteur/traductrice ce que gagne une femme de ménage dans la moitié du temps, mais aussi et surtout de la distance de la réalité et de la cécité des institutions qui sont censées les former pour leur future profession.


 
Julie Bonneau
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Discussion "vie pratique" lors de la fromation en traduction Jul 27, 2016

Bonjour Christel,

Je me permets de faire suite à votre message car j'ai eu l'occasion de discuter tarifs et pratiques commerciales lorsque j'étais en Master de Traduction, grâce à une professeur qui était censée nous enseigner la gestion de projet mais qui, à la place, nous a fait un cours sur les aspects pratiques de la vie de freelance (organismes et administrations à contacter, banque, mutuelle, santé, organisation au quotidien, statuts possibles,etc.). Selon elle, nous
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Bonjour Christel,

Je me permets de faire suite à votre message car j'ai eu l'occasion de discuter tarifs et pratiques commerciales lorsque j'étais en Master de Traduction, grâce à une professeur qui était censée nous enseigner la gestion de projet mais qui, à la place, nous a fait un cours sur les aspects pratiques de la vie de freelance (organismes et administrations à contacter, banque, mutuelle, santé, organisation au quotidien, statuts possibles,etc.). Selon elle, nous devions nous baser sur un ratio d'environ 2000 à 2500 mots traduits et relus par jour, et ne pas accepter de travailler pour moins 0,07€ par mot source (2500 x 0,07 = 175€ par jour, moins 25% de charges lorsqu'on est en AE donc on se base sur un revenu de plus ou moins 130€/jour de travail avec ce taux minimum de 0,07€/mot). Je remercie d'ailleurs énormément cette prof qui a été la seule à aborder tous ces aspects pratiques pour que nous ne soyons pas parachutés dans la nature sans aucune connaissance en la matière !

En ce qui concerne le marketing, ce n'est pas que je n'aime pas ça, c'est juste que je ne sais pas m'y prendre ... car c'est précisément LE gros point qui manquait dans ma formation (et sans doute d'en beaucoup d'autres, de ce que j'ai pu lire sur divers forums). J'essaie de lire des ouvrages et des sites sur le sujet, mais cela ne remplace pas une vraie formation, que je ne désespère pas de trouver un jour dans ma région.
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Catherine De Crignis
Catherine De Crignis  Identity Verified
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Faux calcul Jul 27, 2016

Julie Bonneau wrote:

Selon elle, nous devions nous baser sur un ratio d'environ 2000 à 2500 mots traduits et relus par jour, et ne pas accepter de travailler pour moins 0,07€ par mot source (2500 x 0,07 = 175€ par jour, moins 25% de charges lorsqu'on est en AE donc on se base sur un revenu de plus ou moins 130€/jour de travail avec ce taux minimum de 0,07€/mot)


Et l'IR, et la CFE ? Et pour couvrir les besoins vitaux ? (les vacances et les loisirs en font partie).

Sans compter que 2 000 à 2 500/mots par jour quand on débute, de qualité révisée ou révisable (selon la demande du client), c'est possible, mais vraiment pas à la portée de tous.

Autre grossière erreur : oublier de compter le temps d'admin. et de marketing (à faire dans les heures normales 9-18h, pas à minuit).
Perso, je consacre presque une journée entière par semaine à l'admin. et au mktg, parfois seulement une demi-journée.

Il y a des profs qui disent n'importe quoi.


 
Sophie Dzhygir
Sophie Dzhygir  Identity Verified
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Calculs Jul 27, 2016

Christel, je ne pense pas que les universités sont aveugles, mais c'est tout simplement très difficile de "recommander" des prix à qui que ce soit, et encore plus à des étudiants qui n'y comprennent pas grand chose. Quand on voit qu'entre professionnels en exercice, déjà, on a des vues totalement divergentes sur le sujet, comment se mettre d'accord sur ce qui doit être enseigné ? Et en plus, je comprendrais bien qu'un professeur soit réticent à aborder ce sujet, car c'est assez rapide... See more
Christel, je ne pense pas que les universités sont aveugles, mais c'est tout simplement très difficile de "recommander" des prix à qui que ce soit, et encore plus à des étudiants qui n'y comprennent pas grand chose. Quand on voit qu'entre professionnels en exercice, déjà, on a des vues totalement divergentes sur le sujet, comment se mettre d'accord sur ce qui doit être enseigné ? Et en plus, je comprendrais bien qu'un professeur soit réticent à aborder ce sujet, car c'est assez rapidement déformé. Si on regarde ce cas concret, le prof a dit "pas moins de 0,07" et le résultat pour l'étudiante c'est "travaille exactement à 0,07". Julie, attention, je ne dis pas que tu as déformé. Mais simplement, quand on pose des chiffres comme ça, comme des jalons, ils ont tendance à s'insinuer dans les esprits et à ne plus en sortir.

Julie Bonneau wrote:

Selon elle, nous devions nous baser sur un ratio d'environ 2000 à 2500 mots traduits et relus par jour, et ne pas accepter de travailler pour moins 0,07€ par mot source (2500 x 0,07 = 175€ par jour, moins 25% de charges lorsqu'on est en AE donc on se base sur un revenu de plus ou moins 130€/jour de travail avec ce taux minimum de 0,07€/mot).
Je ne suis pas sûre qu'un étudiant sorti tout frais de la fac fasse 2500 mots traduits ET relus par jour, mais probablement que ça dépend du sujet. Si tu travailles à temps plein en gagnant 175 €/jour et en prenant 5 semaines de vacances, tu dépasses de beaucoup le plafond de l'AE, donc le raisonnement tombe à l'eau. De toute façon, les 25% dont tu parles en AE sont tes cotisations sociales, pas tes charges. N'oublie pas qu'en AE, il n'y a aucune déduction de charge. Il faut, en plus de ces 25%, financer tes vacances, ta complémentaire santé, ta retraite, tout ton matériel et tes abonnements, etc. (NB : tu es une jeune femme, donc je me permets aussi d'évoquer de futurs arrêts maternité, qui ont un vrai coût pour une freelance !) On est dans tous les cas largement au-delà de 25%.
Donc, il faut arrêter de raisonner en termes d'AE et de statut. L'AE n'est pas un but, c'est juste un moyen. Que tu sois en AE ou au réel, tu dois gagner ta vie, donc ton tarif doit être tel qu'il te permette de la gagner quel que soit le statut. Demain, tu dépasses le plafond tu vas écrire à tes clients pour leur dire "bon ben je dépasse le plafond de l'AE, alors maintenant mon tarif augmente de 50%" ? Assez irréaliste, pour ne pas dire ridicule. Que tu changes de statut ne regarde que toi, mais changer de tarif c'est pas si simple, alors il doit être dès le départ suffisamment confortable pour faire face à tout.
On dit qu'au réel, il faut compter que 50% part dans les charges. C'est plus ou moins exact, mais comme je le disais plus haut, que ces charges soient incluses à la compta (au réel) ou extérieures à ta compta, payées directement par ta pomme (en AE), il faut de toute façon les sortir de ta poche, donc je te conseille de partir d'un postulat de 50% et non pas 25%.
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Julie Bonneau
Julie Bonneau  Identity Verified
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Tarifs et calculs selon la prof ... pas selon moi ! Jul 27, 2016

Re-bonjour,

Je n'ai peut-être pas été assez claire mais tous ces calculs étaient effectués et avancés par l'enseignante, qui possède il me semble une structure de traduction. Il ne s'agit pas d'ailleurs d'un calcul précis mais simplement d'une estimation qu'elle souhaitait nous donner pour que nous ayons une idée de ce que représentent le travail de traducteur en termes de volume de mots et de tarifs probables. Effectivement, une fois lancés dans la vie active, on se rend
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Re-bonjour,

Je n'ai peut-être pas été assez claire mais tous ces calculs étaient effectués et avancés par l'enseignante, qui possède il me semble une structure de traduction. Il ne s'agit pas d'ailleurs d'un calcul précis mais simplement d'une estimation qu'elle souhaitait nous donner pour que nous ayons une idée de ce que représentent le travail de traducteur en termes de volume de mots et de tarifs probables. Effectivement, une fois lancés dans la vie active, on se rend bien compte que c'est extrêmement fluctuant puisqu'il faut compter les heures de travail non rémunérées (administratif, marketing, etc. comme le soulignait Catherine) ainsi que les charges non comprises dans les 25% que l'on verse à l'URSSAF quand on est en AE (comme le disait Sophie).
Le tarif de 0,07€/mot m'est resté à l'esprit comme une base minimum, mais depuis le début j'espère bien entendu travailler pour plus (d'ailleurs le premier client direct que j'ai décroché, une entreprise espagnole, me paie bien plus que ça). Quand au nombre de mots traduits par jour, 2500 ne me paraît pas si énorme quand je vois que j'arrive à traduire jusqu'à 3000 voire 3500 mots par jour dans ma spécialité ... Mais j'ai toujours travaillé vite et j'effectue en général mes relectures le lendemain pour avoir une vue claire de mon travail (si je m'y mets le soir même, je ne repère pas les fautes) donc ça fausse un peu le calcul.
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Sophie Dzhygir
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Très clair Jul 27, 2016

J'avais compris, Julie, seulement je pensais que tu reprenais ce calcul à ton compte.

 
Christel Zipfel
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Pas même besoin d'indiquer des prix Jul 27, 2016

Sophie Dzhygir wrote:

Christel, je ne pense pas que les universités sont aveugles, mais c'est tout simplement très difficile de "recommander" des prix à qui que ce soit, et encore plus à des étudiants qui n'y comprennent pas grand chose.


(Et ce serait peut-être mieux, effectivement!) Il suffirait d'expliquer quelles pourront être les conditions de travail vraisemblables et réalistiques pour un traducteur, une fois sorti de l'université, et il devrait être capable de faire tout seul ses calculs et fixer un prix en connaissant le volume journalier qu'il pourra raisonnablement traduire (en tenant compte aussi bien sûr des temps morts pour des motifs divers). Il devrait être informé évidemment aussi des charges, impôts et des expenses à considerer. Cela aiderait déjà beaucoup ceux qui, dès le début, veulent pratiquer des prix possiblement corrects et rémuneratifs, sans pour autant devoir se tuer au travail. Mais hélas, parfois j'ai l'impression que même ces calculs très simples sont encore trop difficiles pour certains traducteurs...


 
Maria S. Loose, LL.M.
Maria S. Loose, LL.M.  Identity Verified
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Bonjour Julie Jul 27, 2016

Avec ton master en traduction, ton expérience et tes langues de travail tu remplis toutes les conditions pour participer directement dans les marchés publics des organisations internationales sans passer par une agence. Là, tu peux demander des prix autour de 0,12 à 0,15 EUR par mot pour des textes généraux.
Bien à toi
Maria


[Edited at 2016-07-27 14:11 GMT]


 
Sheila Wilson
Sheila Wilson  Identity Verified
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Les bases d'économie et de comptabilité Jul 27, 2016

Christel Zipfel wrote:
Il suffirait d'expliquer quelles pourront être les conditions de travail vraisemblables et réalistiques pour un traducteur, une fois sorti de l'université, et il devrait être capable de faire tout seul ses calculs et fixer un prix en connaissant le volume journalier qu'il pourra raisonnablement traduire (en tenant compte aussi bien sûr des temps morts pour des motifs divers). Il devrait être informé évidemment aussi des charges, impôts et des expenses à considerer. Cela aiderait déjà beaucoup ceux qui, dès le début, veulent pratiquer des prix possiblement corrects et rémuneratifs, sans pour autant devoir se tuer au travail.

Je suis d'accord. Trop souvent il y a tendance à penser qu'on peut traduire chaque minute de chaque jour ouvrable pendant toute l'année. Et qu'on peut dépenser librement tout l'argent gagné que le gouvernement nous laisse avec. C'est une erreur énorme. Même si on ne compte pas les jours fériés et les 20 à 25 jours de vacances ce n'est pas réaliste. Sans aucun investissement de sous dans le marketing, la technologie, la formation, les dictionnaires, les souscriptions etc. on aura du mal à réussir. Et sans aucun investissement d'heures dans le marketing, la formation, la lecture etc., l'investissement de sous sera une perte totale.

Alors, avec un tarif de EUR 0.07 par mot et un volume de 2 500 mots par jour on aura très peu pour vivre à l'année en France. Cela va peut-être pour les pays francophones de l'Afrique mais pas en Europe. Faites la comparaison avec les salariés.


 
Jean-Christophe Duc
Jean-Christophe Duc  Identity Verified
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Serpent de mer Jul 27, 2016

Julie Bonneau wrote:

Selon elle, nous devions nous baser sur un ratio d'environ 2000 à 2500 mots traduits et relus par jour, et ne pas accepter de travailler pour moins 0,07€ par mot source (2500 x 0,07 = 175€ par jour, moins 25% de charges lorsqu'on est en AE donc on se base sur un revenu de plus ou moins 130€/jour de travail avec ce taux minimum de 0,07€/mot)


Les tarifs réels sont un secret jalousement gardé, les traducteurs les gonflent et les agences les dégonflent à loisir. Certains parlent en net, d'autres en brut, d'autres panachent les deux...
Il n'existe pas de règle simple pour les tarifs, mais quelques remarques toutefois :
- le tarif va varier énormément d'une combinaison de langue à une autre et d'un domaine à un autre, mais dans tous les cas il y a un prix de marché que l'on ne peut pas dépasser
- l'expérience ne change pas grand chose, il faut que vos compétences soient en demande pour augmenter les tarifs, peu importe qu'il y ait 20 ans de métier derrière (sauf spécialité rare/recherchée)
- les agences paient moins que les clients directs, mais une fois que l'on a dit ça, il faut aussi prendre en compte les temps de recherche, d'ajustement à de nouveaux clients, contre un travail plus régulier
- pour une idée un peu plus scientifique des revenus des traducteurs, la plupart des AGA publient des statistiques annuelles, avec les revenus déclarés par professions, très instructif (que n'ai-je fait huissier...).
- le tarif de base est certes une variable essentielle, mais il faut aussi regarder d'autres facteurs et savoir repérer les projets pourris.


 
Claire Dodé
Claire Dodé  Identity Verified
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ce que moi, j'ai fait Aug 13, 2016

Julie Bonneau wrote:

Pardon Edward et Grace mais je vous trouve très optimistes ... Je ne sais pas quelles sont les paires de langue de cette personne, mais pour ma part, quand je propose des tarifs à 0,08 ou 0,09€/mot, je n'ai aucune réponse dans mes propres langues (EN>FR et SP>FR) ! J'ai récemment décidé de repasser à 0,06 ou 0,07€/mot pour voir si cela fonctionnait mieux ... Sachant que j'ai tout de même un Master de Traduction et deux ans d'expérience ! C'est bien gentil d'affirmer qu'il faut augmenter ses tarifs, mais le mieux serait d'expliquer où on peut trouver des clients prêts à les accepter, car personnellement (et je ne suis sans doute pas la seule dans ce cas chez les "débutants"), je rame !


Bonjour Julie,

Je ne sais pas s'il existe une méthode universelle. Je ne peux pas non plus être considérée comme une "ancienne" en traduction puisque je n'ai que 5 ans d'exercice en libéral et un peu d'expérience salariée avant (mais en jobs étudiants sur plusieurs années).
Je peux juste dire comment je m'y suis prise, moi, pour me retrouver dans une situation qui me convient.

Déjà, le cadre : j'ai une formation d'ingénieure, je cherchais un boulot où je puisse ne pas faire tout le temps la même chose, n'avoir pas à suivre les "codes d'entreprise" (vestimentaires, en particulier), où je puisse accompagner mes enfants qui sont instruits en famille et où je gagne quand même assez pour vivre assez bien. Je n'ai pas besoin d'horaires de travail précis, j'ai une assez bonne endurance physique si bien que je peux travailler assez longtemps sans m'arrêter. Je déteste le relationnel client, sauf lorsque l'on parle technique sans s'attarder aux convenances et autres salamalecs. J'adore bricoler, faire de la couture, chiner, etc. donc j'ai, à part pour les médecins et l'alimentaire, mes besoins financiers sont assez faibles (je sais, pour la retraite, c'est mal parti).
Je ne partais donc pas de la même situation puisque j'avais déjà la spécialisation, mais pas encore la technique de traduction, et en particulier, je n'avais jamais dû choisir un logiciel de traduction puisque dans les jobs d'étudiant, c'est l'agence qui nous préparait tout et je n'avais jamais dû traduire autre chose que des notices de branchement de remorques, et jamais plus que quelques heures d'affilée entre deux cours.
J'habite dans une petite préfecture. A l'époque où j'ai démarré, le loyer était exactement équivalent au montant de l'allocation logement. Donc, au pire, même sans travail, la survie minimale était assurée.

J'ai d'office réservé une certaine partie de mon temps à l'évolution de ma clientèle.
Une amie m'avait dit que répondre au Kudoz était un bon moyen pour montrer qu'on était compétent. J'ai donc passé un certain temps à cela.
En parallèle, j'ai contacté des agences, au pif, sur une vingtaine, de mémoire, une m'a répondu et j'ai eu mon premier contrat deux ou trois mois après m'être lancée. J'ai commencé à .... 7 centimes....
J'étais très lente. J'ai calculé à l'époque que je touchais un demi-smig horaire ! Après, avec deux enfants dont un enfant en bas-âge, le formulaire de demande de congé maternité qui s'était perdu et les délais étaient dépassés, si bien que j'étais au rsa au lieu d'avoir le congé maternité, et, il faut le dire, pas vraiment de plan de carrière (j'ai fait mes études parce que j'aimais ça, pas du tout en pensant que je devrai un jour travailler tous les jours, ensuite, j'ai eu mes enfants, j'ai travaillé un peu entre les deux, mais je n'avais jamais réfléchi au fait que je devrai un jour travailler 40 à 45 ans), bref, avec toutes ces données, soit j'arrivais à rentrer dans ce métier, soit il fallait que j'abandonne mon mode de vie et tout ce que j'aimais dedans pour aller tenter de trouver un travail salarié classique.
Travailler à un demi-smig, autant dire qu'il faut vraiment se demander à quoi ça sert pour le faire. Ma lenteur de traduction y était pour quelque chose aussi, mais assurément, à 7 centimes, on ne gagne pas grand-chose.
Mais ça m'a permis d'apprendre et c'était mieux que de ne rien faire.
C'est vraiment une question de situation individuelle et d'objectifs individuels.
Ensuite, j'ai systématiquement augmenté mes tarifs, en abandonnant systématiquement le client le moins intéressant pour prendre le temps d'en chercher d'autres. C'est-à-dire que je me prévoyais dans mon planning de la semaine des plages de "marketing" et je les traitais comme si c'était des contrats. Si un contrat plus intéressant arrivait, je décalais ma plage de marketing, mais pour les contrats mal payés, je répondais tout bêtement que mon planning de charge était plein.
Et j'ai eu la chance d'avoir un mentor ! Il m'a donné une partie de sa clientèle qui constitue aujourd'hui entre un quart et un cinquième de mon chiffre d'affaires. Je n'ai pas réussi à m'entendre avec tous ses clients, mais ça m'a bien aidée.
Après deux ans, je commençais à répondre aux agences "à ce tarif, je préfère aller faire des ménages. Je peux vous le faire pour tant.".
Maintenant, je réponds juste "je peux vous le faire pour tel tarif", ils prennent ou pas. On ne me propose plus des tarifs pour lesquels il est plus intéressant d'aller faire manoeuvre ou femme de ménage. Mais on me propose encore des tarifs indécents (je sais très bien quelle est la paye des commerciaux qui négocient ou des ingénieurs qui ont écrit le document, je sais le temps qu'ils ont passé pour écrire le document, et je sais le temps que je vais y passer pour le traduire. Je ne vois pas pourquoi je devrais avoir pour objectif d'être payée moins qu'eux).
Est arrivé un moment où les agences me contactaient spontanément via proZ. Au début, surtout les agences bas tarif, puis des agences plus sérieuses. Quand j'ai eu assez de clients (bas tarif), je me suis mise à afficher mes tarifs sur proZ, et ça a directement trié les clients.

Mon objectif, c'était d'arriver à avoir assez pour faire un prêt immobilier et acheter une maison.
Grâce à l'aide de mon mentor, j'y suis arrivée. Il faut dire quand même que j'avais trop peu d'ancienneté d'entreprise pour que la banque soit d'accord pour me prêter sans caution. Si j'avais été un peu plus patience sur quelques années de plus, peut-être aurais-je pu emprunter toute seule.

A présent, depuis que j'ai ma maison et que je suis en train de la retaper (tout le second œuvre est à refaire : électricité, plomberie et assainissement, chauffage, cloisons, planchers, plafonds, isolation, fenêtres ...), mes deux critères sont : vaut-il mieux faire ce boulot ou aller faire les travaux dans ma maison ? et Quelle est la paye du client final ? Je fais en sorte d'assurer le minimum financier pour que la maison tourne, et dès que j'ai atteint ce montant, le surplus est toujours un arbitrage entre les autres choses que j'ai envie de faire et l'intérêt de la commande qu'on me propose.
Ce que j'ai remarqué aussi, c'est qu'apparemment, les vrais bons clients ne m'oublient pas et comprennent que je peux avoir un planning de charge plein. Quand je les rappelle pour leur dire que j'ai du temps, ils sont contents que je sois à nouveau disponible et me donnent généralement du travail dans le mois qui suit. Donc j'ai ma petite base de chiffre d'affaire qui fait tourner la maison au minimum, et les surplus à moduler en fonction des aléas des commandes et de ma disponibilité.


Quelques autres remarques : j'ai eu pas mal de nouveaux clients aussi parce qu'à une époque, tactiquement, j'ai choisi de m'arranger pour pouvoir travailler la nuit et le week-end. J'ai fait ça pendant six mois ou un an, après la première phase d'activité où j'avais vérifié que j'étais capable d'être traductrice. Selon les cas, avec ou sans surplus pour week-end (ça dépendait à la fois du client et de la situation chez mois. Il m'est arrivé de dire à un client que je connaissais depuis un moment "je commande des pizzas pour les enfants pour pouvoir vous faire cette traduction. Je vous rajoute donc 50€ au montant normal." (et j'ai passé la facture des pizzas en frais pro - sauf que depuis, l'aga m'a dit que c'était un peu limite et qu'il fallait que je fasse bien une ligne sur ma facture disant "surplus + motif du surplus" pour qu'on fasse bien le lien entre ma facture de pizzas et le surplus - mais de toute façon, puisque je n'ai plus besoin de prendre ce type de travaux, la question ne se pose plus.).

Aujourd'hui, j'en suis à avoir une partie de clientèle qui préfère attendre que je sois disponible, et une autre partie dont la priorité va aux délais et qui prend donc le premier traducteur disponible dans leur base de traducteurs.

J'ai aussi complètement modifié la présentation de ce que je fais (je n'ai pas encore modifié mon cv, mais c'est prévu). Déjà, le terme "se vendre" m'a toujours paru bizarre. On vend son temps de travail, sa prestation, pas soi-même. Je déteste ce vocabulaire et l'ai toujours détesté. Bref, j'ai axé mon site sur les prestations que je propose, cursus et diplômes n'étant qu'une preuve de ma capacité à les réaliser correctement. Quand le boulanger vous vend du pain, il vous indique le prix de la baguette, pas son diplôme. Les pubs de menuisier qu'on reçoit dans la boîte aux lettres mettent en avant le produit, et les qualifications des artisans, elles, ne viennent qu'en quatrième page. Vous achetez une fenêtre, pas un CV. La première fois, vous essayez de vérifier que la fenêtre sera bien construite et bien posée en regardant les qualifications de l'artisan et en allant éventuellement sur internet pour voir les avis sur cet artisan. Mais si la fenêtre est bien posée, les fois suivantes, vous vous souvenez de lui et le recontactez. Dans sa brochure, la seule chose alors intéressante, c'est de savoir qu'il fait aussi des portes et de savoir quels types de menuiseries il fait, pas quels types de diplômes il a. Mettre le cursus en avant au lieu de mettre les prestations en avant demande un effort supplémentaire au client pour transformer un cursus en prestations. Et mon cursus ne dit pas rien de mes spécialités, en particulier des spécialités que j'ai acquises hors cursus universitaire (le bricolage par exemple).

J'ai fait traduire mon site en allemand l'hiver dernier. J'ai clairement eu une hausse de clientèle allemande après cela, principalement des agences.
Il me resterait à faire une plaquette commerciale, à participer au jumelage de ma ville, à éventuellement aller à des réunions.
J'ai déjà essayé une fois d'aller à un salon professionnel du bâtiment, mais je ne dois pas avoir la bonne technique (peut-être tout simplement que je n'arrive pas à cacher à quel point ça m'ennuie de discuter sans base concrète, je préfère largement aller sur un chantier qu'à un salon, c'est pour cela que pour l'instant, je préfère travailler pour des agences qui se chargent de la partie commerciale. Avec une agence, j'ai de très bonnes relations, je leur dis ce que je peux faire, les oriente sur les domaines qu'ils peuvent chercher pour moi, mais ils se chargent d'aller faire la partie commerciale, c'est plus efficace que lorsque c'est moi qui le fais.).

Voilà pour moi.
Cela ne fait que 5 ans que je suis installée en indépendante. Les choses peuvent donc encore bien changer, en mieux ou en pire. Les enfants vont grandir, j'aurai plus de temps pour aller aux réunions réelles. J'aimerais traduire plus de textes purement scientifiques, pleins de formules mathématiques, et moins de notices de montage. J'aimerais avoir des labos de recherche appliquée comme clients. Mais pour ça, je pense qu'il faut aller les rencontrer. Et il faudra aussi refaire tout le boulot de communication sur la qualité, en leur expliquant que la qualité prend du temps et en détaillant les différents types de qualité et celle que je propose.

J'ai détaillé parce que je pense que, même s'il y a des grandes tendances, la forme de recherche de clientèle que l'on fait dépend de facteurs multiples dont une partie sont individuels (objectifs, situation personnelle, choix de vie, capacités de communication "marketing" orale ou écrite ...) et que, comme pour les tarifs, une méthode ou un tarif n'a pas de sens sans le lien avec la prestation ou les facteurs auxquels ils sont liés.

Bonne journée,

Claire

[Modifié le 2016-08-13 11:01 GMT]


 
Jean-Marie Le Ray
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Marketing Aug 13, 2016

Julie Bonneau wrote:

En ce qui concerne le marketing, ce n'est pas que je n'aime pas ça, c'est juste que je ne sais pas m'y prendre ... car c'est précisément LE gros point qui manquait dans ma formation (et sans doute d'en beaucoup d'autres, de ce que j'ai pu lire sur divers forums). J'essaie de lire des ouvrages et des sites sur le sujet, mais cela ne remplace pas une vraie formation, que je ne désespère pas de trouver un jour dans ma région.



Bonjour Julie,

J'ai déjà eu l'occasion de dispenser plusieurs formations en marketing, mais à ce jour pas en France, malheureusement. Mais je ne désespère pas non plus de pouvoir en donner une un jour, dans mon pays

En attendant, voici deux documents sur la question, librement téléchargeables, qui pourront vous être utiles. Ces docs ont été conçus pour être accompagnés par la parole, bien sûr, mais même ainsi ça devrait déjà vous donner des pistes.

Cordialement,

Jean-Marie

http://www.slideshare.net/jmleray/branding-marketing-2016
http://www.slideshare.net/jmleray/marketing-branding-pour-traducteurs-interprtes-tinvom-2015


 
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